L’endiverie Endibio, comme son nom l’indique, produit des endives Bio (50 hectares) pour Perle du Nord et des fraises avec une équipe de 18 salariés permanents et une quinzaine de saisonniers à l’année.

Loïc Bourgeois, le gérant de l’endiverie, explique : « La culture est bien évidemment sans intrant selon le cahier des charges Bio et nous désherbons à la main. On fait aussi régulièrement des tests de maturité des racines aux champs pour déterminer la capacité à conserver les racines dans la durée et décider de la date de la récolte. »

La culture en Bio est soumise, plus que la conventionnelle, au « cancer » de l’endive, le Sclérotinia. Ce champignon infecte les racines lors des deux phases de la culture : au champ et lors du forçage (la pousse en salle).

C’est surtout au moment du forçage que les dégâts du Sclérotinia sont les plus graves : les pourritures se développent sur les racines et sur les chicons et cela peut conduire à une perte importante de la production des endives.

Loïc explique : « C’est le danger numéro un de la production Bio et ce qui explique qu’il y a peu de développement de l’endive Bio. Nous avons des parades comme la gestion de la température et la qualité de l’eau, en divisant les risques en limitant la taille des lots dans les frigos. Mais cela nécessite une attention sanitaire extrême au quotidien. »

Loïc Bourgeois est audacieux et apporte aussi des innovations au secteur. Il est à l’origine des « Jeunes pousses Bio » suite au succès de ces dernières en conventionnel et sa certitude est que le consommateur est en attente de ce type de produits, surtout les seniors et les célibataires citadins. Il ajoute : « De plus, la jeune pousse n’a que 14 jours de salle, contrairement au 21 jours de l’endive classique, ce qui représente aussi une parade au Sclérotinia avec une semaine de moins de pousse et donc moins de possibilité de maladie. »

Selon lui, la réussite du Bio passe par l’anticipation. Le rattrapage n’étant pas possible, il faut être en permanence dans l’anticipation afin d’éviter de perdre ses productions.

Ce qui explique, entre autres, le prix de la production du Bio deux fois plus élevée que la conventionnelle et la nécessité des endiveries Bio de gérer aussi la culture des racines sans passer par un tiers.

« Aujourd’hui, je suis en recherche de terres Bio propices à la culture de l’endive pour augmenter ma production car, par conviction, je suis persuadé que l’endives Bio va se démocratiser de plus en plus auprès des consommateurs et donc de nos clients GMS. » conclue Loïc.

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