La ferme du château, à Péronne-en-Mélantois, est une ferme familiale où l’on cultive l’endive de « père en fils » et en famille depuis les années 50.

Dominique Carlier, l’actuel propriétaire, nous relate son parcours d’endivier : « Mes parents ont repris l’exploitation familiale en 1967, et moi j’ai repris la ferme en 1992. A l’époque, mes parents faisaient de l’endive de terre à l’ancienne, au charbon. En 1992, lorsque je me suis installé, je suis passé de la culture de terre à la culture de salle et ce jusqu’en 2007. Le 19 novembre 1998, nous avons connu une catastrophe puisque 13 de nos 15 hectares ont été gelés, ce qui a été pour nous synonyme de banqueroute… Nous avons tout fait pour nous relever, mais en 2003 l’exploitation a été placée en redressement judiciaire. »

La culture de l’endive, même si elle n’a pas toujours été évidente, fait partie intégrante de son histoire familiale : « L’endive m’a fait naître, m’a fait mourir et me fait désormais renaître ! ».  Dominique nous explique pourquoi et comment il a décidé de ne pas arrêter malgré les difficultés : « Suite aux problèmes financiers auxquels nous avons été confrontés, je ne voulais plus entendre parler de l’endive. C’est mon plus jeune fils, alors âgé de 14 ans, qui m’a poussé à me relever et reprendre une culture traditionnelle en pleine terre. En 2007, nous avons pris la décision d’abandonner l’endive de salle et de reprendre une culture en pleine terre, en se lançant en parallèle dans une démarche de certification Label Rouge avec d’autres producteurs de la coopérative. Le label Rouge, obtenu en 2014 après plusieurs années d’efforts, nous a permis d’avoir un revenu garanti. »

Dominique fait partie des derniers producteurs d’endive de terre en France, il nous explique ce qui le caractérise : « Pour moi, le vrai endivier de terre c’est celui qui fait ses couches à l’ancienne. Tout est fait dehors du début à la fin. Il faut aussi avoir le doigté et le nez endivier ! »

Ici toute la famille est mise à contribution, après la récolte, l’endive est épluchée par la doyenne de la famille, pesée par la femme de Dominique avant d’être mise en sachet par son fils grâce à qui ce beau savoir-faire a pu perdurer !

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