La confusion se fait souvent, mais le marché de Phalempin n’a rien d’un marché traditionnel au sens premier du terme !

Le marché de Phalempin n’est autre que le nom d’une des 5 coopératives de l’union de coopératives Perle du Nord.

La coopérative porte le nom de marché car au départ, c’était un marché au cadran. Cette belle relique qu’est l’ancien cadran du marché qui servait aux acheteurs à acheter les légumes des producteurs est d’ailleurs fièrement exposée au siège.

Pascal Delebecque, responsable du développement de la coopérative Marché de Phalempin nous ouvre les portes de cet antre du légume : « Je m’appelle Pascal Delebecque, je suis responsable du développement pour la coopérative Marché de Phalempin. Je m’occupe de l’ensemble des projets de développement. Je suis tombé dans le légume quand j’étais petit : mon père était endivier, mes grands- parents étaient endiviers de pleine terre et faisaient aussi du chou-fleur. J’ai fait des études d’ingénieur agri classique. J’ai ensuite commencé ma carrière chez Auchan en tant qu’acheteur. Puis j’ai été chef de rayon fruits et légumes, et je suis ensuite parti coté production par passion pour intégrer les organisations économiques du légume ou les organisations de producteurs. »

Pascal, pouvez-vous nous dire comment est né le Marché de Phalempin ?

« Le marché de Phalempin est né en 1994 suite à la fusion de deux coopératives qui avaient d’ailleurs chacune d’elles un marché au cadran. La première à l’ouest de Lille et la seconde à l’est de Lille. Les producteurs de l’époque se sont vite rendu compte qu’ils se faisaient concurrence, c’est pourquoi, ils ont préféré s’associer. »

Que se passe-t-il dans ce lieu ?

« Nous sommes au siège de la coopérative du marché de Phalempin (plusieurs sites étant dédiés à la coopérative), là où la majeure partie de l’activité se passe (en dehors des producteurs, adhérents). C’est une plateforme logistique, où est collectée toute la production des adhérents. »

Justement quels sont les produits de vos adhérents ?

« Nous avons 240 producteurs adhérents au global (tous situés dans les hauts de France), dont 80 producteurs d’endives… mais pas que ! Il y a également 50 producteurs de fraises, 40 producteurs d’oignons, une vingtaine de producteurs de choux fleurs et de choux blancs, choux rouges, 15 producteurs de poireaux, 5 producteurs de navets, 5 producteurs de rhubarbes, des producteurs de céréales, potimarrons, pommes, poires etc… »

Vos producteurs sont-ils tous spécialisés sur un type de légume ?

« Historiquement on avait plutôt des producteurs spécialistes qui aujourd’hui essaient de plus en plus de se diversifier. Souvent pour des raisons de continuité, quand un garçon ou une fille de la famille veut prendre la suite, Ils créent un atelier supplémentaire pour accueillir un jeune qui arrive. »

Comment se passe le quotidien au sein du siège ?

« On ramasse toute la production au quotidien de l’ensemble des producteurs de la coopérative pour que ce soit centralisé ici au siège. On vient ensuite, mettre une note qualité aux produits, car les producteurs sont aussi payés en fonction de la qualité de leur production. On anticipe les besoins de nos clients magasins : aujourd’hui et en début d’après-midi, on va dire aux producteurs ce qu’ils doivent faire demain. On est toujours à flux tendu. Les journées sont très concentrées pour répondre à l’exigence de nos produits. On fait des produits frais, on ne s’amuse pas à avoir une semaine de stocks ! »

Comment assurez-vous la traçabilité de l’ensemble des produits ?

« Pour tous les produits qui arrivent à l’entrepôt et sur chaque emballage on va retrouver le numéro du producteur et le numéro de la parcelle d’où provient le produit. En cas de « réclamation consommateur », on est capable de remonter jusqu’au lot concerné. »

Nous voyons des colis ici qui sont prêts à partir dans des collèges, vous ne vendez donc pas qu’en magasin ?

« Oui on a choisi d’opérer il y a peu une mutation dans notre métier pour proposer également nos produits en local à des collèges et lycées de la région. Pendant des années, on ne pouvait pas répondre aux appels d’offre fruits et légumes de la région pour les lycées et les collèges alors même que les consommateurs étaient en attente de produits locaux. Le problème étant que si on ne pouvait pas répondre à la banane et à l’ananas on était exclu du lot ! Ça n’a pas été un long fleuve tranquille mais on a finalement réussi à faire modifier les appels d’offre pour qu’en tant qu’organisation de producteurs ont puissent répondre pour les lots régionaux. Aujourd’hui, il y a un groupement d’achat qui représente 60 collèges qui nous ont envoyé un appel d’offre, on a répondu pour un an et on a été retenu, non pas pour une question de prix mais pour le circuit court car avec la coopérative vous êtes en direct du producteur. C’est un peu de la vente en détail donc nous avons dû nous réorganiser, mais c’est un vrai choix porté par nos convictions ! »

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